Lors de la mise en œuvre de programmes de changement de comportement en matière d'hygiène, il est important de comprendre qu'il s'agit d'un processus plutôt que d'un événement ponctuel. Les projets à court terme ont peu de chances de durer, il est donc préférable de créer et d'investir dans des stratégies à long terme. Voici quelques recommandations pour mieux gérer les programmes de COVID-19 existants :
Intégrer les travaux en cours avec d'autres secteurs : En améliorant la collaboration intersectorielle, l'impact sur une population cible commune peut être nettement supérieur. La COVID-19 touche les gens de différentes manières au-delà de leur santé physique, qu'il s'agisse de leur santé mentale, de leur éducation, de leur alimentation ou de leurs moyens de subsistance. Un programme conçu pour répondre à plusieurs problèmes en collaboration avec d'autres secteurs permet de soutenir de façon plus adaptée la population. Celle-ci accepte donc plus facilement ce qui touche à la santé et à l'hygiène. Un examen systématique des facteurs qui facilitent la pérennité des programmes a permis de déterminer que les partenariats avec divers acteurs sont importants pour garantir la durabilité d'un programme de santé.
Concevoir des programmes qui complètent et, à leur tour, orientent les stratégies gouvernementales : Les initiatives gouvernementales ont plus de chances de durer si elles bénéficient du soutien d'organisations extérieures. Lorsque des organisations travaillent aux côtés du gouvernement pour mettre en œuvre des programmes, il est également plus probable que ce dernier verra l'intérêt de poursuivre le programme et son engagement à cet égard. Le contrôle de la tuberculose au Bangladesh a par exemple bien réussi grâce à la collaboration entre le gouvernement et les ONG. L'accès aux services nécessaires a été amélioré ainsi que le nombre de personnes touchées. En Afrique australe, les programmes destinés aux orphelins et aux enfants vulnérables ont été maintenus en partie grâce à la collaboration entre le gouvernement et les ONG.
Impliquer de nouveaux acteurs : L'établissement de partenariats entre le secteur public et privé, ainsi qu'avec d'autres acteurs comme les médias ou les universités, peut contribuer à soutenir et développer votre programme. Ces partenariats peuvent également permettre d'avoir davantage de ressources, de stimuler l'innovation et d'assumer des responsabilités. L'implication de nouveaux partenaires peut demander beaucoup de changements dans l'apprentissage. S'il est utile de partager un objectif commun, il est tout aussi important que chaque acteur garde son rôle et ses responsabilités.
Établir des partenariats avec des organisations de la société civile : Les organisations de la société civile font partie des communautés qu'elles servent, ce qui leur a permis de réagir rapidement à la pandémie de manière innovante et adaptée au contexte. La pandémie de COVID-19 a donc poussé de nombreuses ONG internationales et agences gouvernementales à renforcer leurs partenariats avec les acteurs locaux. Par rapport aux intervenants extérieurs, ces derniers sont en effet mieux placés pour comprendre les besoins des communautés et pour travailler de manière plus sûre. Il est important que la société civile continue à renforcer son soutien auprès des organisations et que ces organisations jouent un rôle dans la définition de leurs prochains programmes et contribuent au renforcement de la résilience.
Améliorer les mécanismes de coordination et développer des stratégies communes : La coordination des efforts et l'élaboration de stratégies communes entre les responsables de la mise en œuvre permettent d'éviter les risques de redondance et facilitent la réalisation des objectifs d'un programme. Certains programmes de lutte contre la COVID-19, notamment le Plan mondial d'intervention humanitaire des Nations unies, encouragent la coordination entre les organisations internationales, les ONG et les gouvernements nationaux. La coordination est plus durable lorsqu'elle est dirigée par le gouvernement et alignée sur les stratégies nationales frontalières. Au cours de la pandémie, de nouveaux mécanismes de coordination ont été mis en place, tels que les groupes de travail sur la communication des risques et l'engagement communautaire (RCCE). Il est important à ce stade d'examiner l'objectif à moyen et long terme de ces groupes de coordination et d'identifier les moyens de poursuivre la collaboration, l'apprentissage et le partage. Il n'est pas toujours nécessaire de maintenir ces nouvelles mesures de coordination pour lutter contre la COVID-19. Pour des raisons de durabilité, les résultats peuvent être meilleurs en intégrant les structures de coordination dans des mécanismes gouvernementaux existants et qui fonctionnent bien. Pour en savoir plus sur les initiatives gouvernementales en matière de coordination et de prévention contre la COVID-19, suivez les conseils de cet article.
Poursuivre le suivi et l'évaluation : Le suivi et l'évaluation de votre programme vous permettront d'identifier plus facilement les domaines qui doivent être améliorés et de vous adapter à l'évolution des besoins. L'évaluation du programme peut également contribuer à fournir des informations sur les progrès et l'impact potentiel du programme. Pour en savoir plus sur le suivi des progrès de votre programme, consultez les ressources du Hub d’Hygiène sur le suivi et l'évaluation.
Faire preuve de transparence en matière de programmation : La transparence de l'information est particulièrement importante lors des crises sanitaires. Elle permet d'établir et de maintenir la confiance, de gérer les craintes et de garantir que la population adopte efficacement les conseils de santé et d'hygiène. La transparence organisationnelle en ce qui concerne les méthodes de travail et les coûts associés à la programmation peut contribuer à maintenir la responsabilité, à réduire la corruption et à accroître l'efficacité. La durabilité des programmes à court terme peut être soutenue par l'élaboration de manuels de programme clairs et par le partage de matériel. Les initiatives peuvent ainsi être facilement reproduites ou adaptées par d'autres. Un partage honnête des informations de suivi et d'évaluation des programmes peut permettre à d'autres acteurs d'exploiter les points positifs des programmes et de tirer les leçons des erreurs passées, ce qui a pour effet de renforcer la qualité des futurs programmes.
Vous voulez en savoir plus sur les solutions permettant de développer efficacement de nouvelles stratégies en matière d'hygiène en se basant sur l'expérience de la pandémie ?
Notes de révision
Rédigé par : Elli Leontsini, Peter Winch et Anika Jain
Vérifié par : Tracy Morse, Helen Hamilton, Dan Jones, Sian White, Jenala Chipungu
Article mis à jour le : 04/01/2021