La plupart des pays déclarent avoir une politique et/ou un programme d'hygiène, bien que ceux-ci entrent souvent dans le cadre de stratégies sectorielles du WASH plus larges. Il ne s'agit pas simplement de documents ou de programmes. Sur les 109 pays ayant répondu à une enquête des Nations Unis, 79 % ont déclaré avoir des politiques nationales en matière d'hygiène et 73 % ont déclaré avoir un programme. Cependant, peu de gouvernements ont suffisamment financé ces politiques. Sur les 80 pays ayant des programmes, seuls 60 % ont déclaré avoir calculé les coûts pour les mettre en œuvre. Seuls 5 % de ceux ayant un programme d'hygiène ont déclaré disposer de fonds suffisants pour les mettre en œuvre, par rapport à 10 % des pays disposant d'un plan d'amélioration de l'assainissement et de l'eau potable. Les pays étaient d'ailleurs moins intéressés par des programmes d'hygiène que par des plans d'assainissement et d'eau potable. L'estimation du coût d'un composant d'hygiène, le cas échéant, n'était pas non plus leur priorité.
Peu de gouvernements ont des budgets consacrés à l'hygiène. Seuls 17 % des 109 pays ayant répondu à l'enquête de l'ONU ont donné leur budget et dépenses en matière d'hygiène. Même si des budgets spécifiques pour l'hygiène existent, ils sont généralement peu élevés. Comme le montre le graphique ci-dessous, parmi les 18 pays ayant déclaré des dépenses publiques en matière d'hygiène, seuls 4 % des dépenses totales du WASH ont été allouées à l'hygiène. Il en est probablement de même pour les programmes de WASH financés par les donateurs et les ONG. En effet, l'hygiène ne présente en général pas une priorité et proportionnellement reçoit moins de financement que le secteur de l'eau et de l'assainissement. Selon une étude de la Banque mondiale, le prix à payer pour atteindre l'objectif d'hygiène de base dans les ODD est nettement inférieur au prix de base de l'assainissement ou de l'eau. Il n'existe pas d'indications sur l'équilibre optimal des ressources au sein des sous-secteurs de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène. D'autre part, la mesure selon laquelle les ODD doivent être pris en charge par les finances publiques plutôt que par les investissements des ménages varie. À l'heure actuelle, on sait encore relativement peu de choses sur le montant des dépenses en matière d'hygiène et sur l'impact relatif des différents types d'investissement. Une plus grande transparence et un meilleur suivi des coûts des programmes d'hygiène pourraient constituer un atout majeur pour le secteur.
En ce qui concerne le financement du lavage des mains à l'échelle nationale, deux messages sont importants :
L'hygiène suscite moins d'intérêt que d'autres éléments du programme WASH et a de ce fait moins de chance d'avoir un programme spécifique et financé. Les conclusions du rapport des Nations unies ci-dessus peuvent être utilisées pour plaider en faveur de programmes plus spécifiques et de budgets distincts pour l'hygiène, en particulier dans le contexte de la pandémie de COVID-19 et pour le futur.
Pour plus de transparence, les gouvernements ont intérêt à ajouter une ligne budgétaire spécifique pour un programme d'hygiène annuel (quel que soit le statut des programmes). Les donateurs et autres bailleurs de fonds devraient également être plus transparents sur leurs activités, allocations et dépenses en matière d'hygiène.
Vous voulez en savoir plus sur l'avantage économie des programmes d'hygiène ?
Notes de révision
Rédigé par : Ian Ross
Vérifié par : Marc Jeuland, Guy Hutton, Robin Lloyd
Article mis à jour le : 15/12/2020