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Quels sont les défis pour sensibiliser au port du masque et comment les relever ?
Quels sont les défis pour sensibiliser au port du masque et comment les relever ?
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Écrit par Anika Jain
Mis à jour il y a plus de 3 ans

Alors que de plus en plus, il est prouvé que le port du masque réduit les risques de transmission de la COVID-19, il est difficile de préconiser le port du masque systématique. Vous trouverez ci-dessous certains des défis les plus courants et la manière dont ils peuvent être relevés :

  • Porter correctement le masque : Pour que les masques soient efficaces, ils doivent être correctement portés. Consultez ce document pour en savoir plus sur la manière de porter en toute sécurité les masques en tissu, les masques chirurgicaux et les masques respirateurs N95. Il est important de se couvrir le nez, la bouche et le menton avec le masque. Il doit être bien ajusté et agréable à porter sur le visage. Les masques peuvent être portés de manière incorrecte, par exemple en ne couvrant pas le nez, ou en étant à l'envers. Les masques chirurgicaux et certains masques en tissu sont conçus avec une barrette nasale qui permet de mieux les adapter sur le nez. Pour que les masques soient correctement portés, il est essentiel de donner des explications claires. Des photos ou des dessins montrant l'utilisation correcte et incorrecte des masques peuvent être utiles pour expliquer comment porter correctement les masques. Le partage des masques est une autre erreur fréquente. Le partage des masques augmente le risque d'entrer en contact avec les gouttelettes respiratoires d'une personne infectée et peut aller à l'encontre du but recherché par le port d'un masque. Pour éviter de partager les masques, tout le monde doit avoir plusieurs masques.

  • Accès : Au début de la pandémie, il y a eu une pénurie mondiale de masques chirurgicaux, ce qui était très préoccupant, surtout pour les travailleurs du secteur de la santé. Au départ, le port du masque n'était pas recommandé. L'objectif principal était de garantir aux travailleurs de la santé d'avoir suffisamment de matériel de protection individuelle. Par la suite, les directives ont été modifiées et mises à jour pour recommander l'utilisation de masques en tissu dans les lieux publics. Les directives sur le port des masques en tissu peuvent également les rendre plus accessibles et donc favoriser leur port. Des études ont été menées pour étudier la qualité des masques selon les différents tissus : respiration facile, filtration et autres propriétés. Ainsi les masques ont pu être cousus à domicile avec des matériaux disponibles localement (Étude 1, Étude 2, Étude 3). Vous pouvez voir ici, des réfugiés qui fabriquent leurs propres masques et les distribuent au sein de leurs communautés. Le Programme de développement des Nations unies et l'UNICEF distribuent également des masques en tissu dans tout le Sud-Soudan pour limiter la transmission du coronavirus.

Image : Une série d'illustrations du réseau Green String Network, montrant le port correct et incorrect du masque.

  • Lavage : Pour que les masques en tissu soient efficaces, ils doivent être lavés après chaque utilisation ou lorsqu'ils sont sales ou humides. Au Nigéria, les masques sont bien acceptés, mais leur lavage n'est pas encore automatique. Pour les populations qui portent des masques en tissu, il faut posséder au moins trois masques de manière à pouvoir les laver régulièrement. Dans les endroits où des kits d'hygiène sont distribués, il faut envisager d'ajouter les masques dans les lessives pour encourager le respect de l'hygiène. Envisagez également de distribuer une corde à linge pour permettre aux gens de faire sécher leur masque.

  • Élimination : Il est également important de bien expliquer comment éliminer en toute sécurité les masques à usage unique comme les masques chirurgicaux ou les masques respirateurs N95. Pour gérer et éliminer de manière appropriée les masques chirurgicaux, il est important de mettre à disposition des bacs dans lesquels les masques seront considérés comme les déchets médicaux. Les poubelles doivent se trouver dans des zones où les gens sont susceptibles de changer de masque. Ils sont ainsi encouragés à adopter le comportement qui convient en matière d'élimination. Les masques en tissu peuvent être lavés et réutilisés, mais doivent également être éliminés s'ils sont endommagés ou s'ils ne peuvent plus s'adapter au visage.

  • Confort : Le port régulier du masque peut chez certaines personnes être difficile. Elles peuvent éprouver des difficultés à respirer, ou ne pas aimer la sensation ressentie autour des oreilles. Il existe de nombreux produits conçus pour rendre le port du masque plus agréable, notamment des prolongateurs de masque, des dispositifs de réglage du cordon du masque, des masques qui s'attachent derrière la tête au lieu d'utiliser des boucles d'oreille, des bandeaux qui s'attachent aux masques et des sprays anti-buée pour les lunettes.

Images : Avec les prolongateurs de masque, les masques qui s'attachent derrière la tête au lieu d'utiliser des tours d'oreille, les dispositifs d'ajustement des cordons de masque et les bandeaux qui peuvent s'attacher aux masques, le port d'un masque peut être plus agréable.

  • Évolution des recherches et différentes politiques de port du masque : Au fur et à mesure de la pandémie, les données sur la transmission de la COVID-19 ont évolué. Les directives sur l'utilisation des masques se sont adaptées à cette évolution. Au début, les masques n'étaient pas recommandés pour le grand public. Il s'agissait avant tout de garantir aux travailleurs de la santé et personnes infectées ou exposées à la COVID-19 d'avoir suffisamment de personnels et d'équipements de protection individuelle (EPI). Cependant, maintenant qu'il est prouvé que les personnes pré-symptomatiques et asymptomatiques peuvent transmettre le virus par des gouttelettes respiratoires, les directives officielles de l'OMS et des CDC ont été modifiées pour recommander le port du masque au grand public. Comme la pénurie d'EPI chez les travailleurs de la santé reste problématique, les masques faits maison ou en tissu sont recommandés pour le public. En raison de l'évolution des recherches, des directives et des taux d'infection, diverses politiques en matière de masques ont été mises en place. De nombreuses populations des pays d'Asie de l'Est, comme la Chine et le Japon, ont rapidement adopté la pratique du port du masque dans la première phase de la pandémie. Dans ces pays, il est habituel de porter des masques pendant les crises sanitaires. D'autres pays ont mis en place des mandats nationaux pour les masques et des amendes ont été imposées en cas de refus de porter un masque pour lutter contre la COVID-19. Aux États-Unis, il n'y a pas eu de mandat national pour le port du masque, mais certains États ont mis en place leur propre mandat. Il semblerait que dans les États ayant mis en place ce type de mandat, le nombre de cas de COVID-19 est plus faible.

  • Rumeurs, fausses informations et désinformation : De nombreux pays sont confrontés à des difficultés dues aux rumeurs et aux fausses informations concernant la COVID-19 et l'utilisation des masques. Parmi les rumeurs les plus courantes, les masques priveraient le corps d'oxygène et pourraient provoquer un empoisonnement au dioxyde de carbone. Ce document donne des exemples pour contredire les mythes concernant le port du masque. Pour combattre ces rumeurs, les plateformes en ligne (ex. Facebook, Google, Twitter) ont activement donné la priorité aux informations provenant d'autorités de confiance, comme les Centers for Disease Control (Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC)) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Certaines plateformes, telles que YouTube, jouent le rôle de modérateur et suppriment également les contenus qui contredisent les informations de la communauté scientifique. Il existe également des ressources en ligne et des réseaux de vérification qui réfutent les mythes et luttent contre la désinformation. Ils proposent également des réponses aux questions les plus courantes sur la COVID-19. L'OMS et les Nations Unies se sont associées à d'autres organisations pour relever les défis de la désinformation pendant la pandémie, notamment en signalant des informations inexactes transmises en ligne. Ce document propose des conseils sur la manière d'avoir un suivi et de traiter les rumeurs concernant la COVID-19.

  • Méfiance à l'égard du gouvernement ou des autorités de santé publique : La façon dont un gouvernement transmet des informations et offre son soutien pendant la pandémie a une incidence sur la réaction de sa population et la mise en œuvre les mesures de prévention recommandées. Selon ses antécédents en matière de prise de décision sur des questions d'importance nationale, la réponse du gouvernement face à la pandémie peut être différemment perçue. De nombreuses études montrent que les populations qui font confiance à leur gouvernement adopteront plus volontiers les comportements préventifs recommandés lors des épidémies (Étude 1, Étude 2, Étude 3). Cependant, la méfiance à l'égard du gouvernement et des institutions de santé publique peut avoir un effet négatif sur les réponses à la pandémie. Par exemple, parmi certaines populations au Nigéria, le bilan du gouvernement en matière de prestation de services et d'informations fiables était mal perçu. Les nigérians ont donc mal accepté les mesures de confinement prises par le gouvernement. La méfiance à l'égard de nombreux gouvernements s'est également accrue depuis le début de la pandémie, surtout au départ à cause de la lenteur des réactions, de l'incohérence des messages et de la faiblesse des dirigeants. Les recommandations sur les masques sont également peu prises au sérieux quand les dirigeants du gouvernement ne tiennent eux-mêmes pas compte de ces recommandations. Au Cameroun, des restrictions et des mesures de santé publique ont été mises en place pour limiter la propagation du coronavirus. Cependant, certaines personnes ont été frustrées par la modification des règlements et estiment que les règles n'ont pas été suivies comme il se doit par les membres du gouvernement. Autre point inquiétant : l'influence de la politique sur les institutions de santé publique qui sont normalement censées donner la priorité à la santé du public lorsqu'elles font des recommandations. Pour relever ces défis, il est important de prendre en compte la perception des organismes qui élaborent des politiques en matière de coronavirus, y compris les mandats sur le port du masque. Pour garantir la confiance et le respect des directives, les recommandations et les mandats doivent se baser sur des preuves et non sur des politiques.

  • Préoccupations concernant les libertés individuelles : Si les gens croient qu'ils ont le droit de choisir de porter un masque, il sera plus difficile de généraliser le port du masque. Certains de ceux qui s'opposent au port du masque se qualifient comme appartenant aux "anti-masques" et ont protesté contre les directives sur les masques. La question du port du masque et de son éventuelle violation de la liberté individuelle est également devenue un sujet de plus en plus politique, notamment aux États-Unis. S'il peut être difficile de convaincre les gens de porter un masque, il est important de leur expliquer qu'avec le masque, ils protègent ceux qui les entourent, en particulier les populations vulnérables. Ils seront plus sensibilisés avec un message personnel selon lequel le masque protège les membres de leur communauté qui sont exposés au risque de contracter le coronavirus. Ce type de message repose sur l'empathie plutôt que sur l'intérêt personnel. Une étude sur les motivations relatives au port du masque a montré que les personnes qui portent le masque par souci de préserver la santé des membres de leur communauté sont considérées comme des personnes compétentes et dotées d’un fort caractère. Certaines personnes refusent de porter un masque parce qu'elles y voient une atteinte à leur liberté. Il convient donc de leur donner l'impression qu'ils peuvent faire des choix personnels en leur proposant, par exemple, différentes sortes de masques appropriés. Dans certains contextes, les gens ne voient pas l'intérêt de porter un masque pour protéger les autres. Il suffit de leur prouver que les masques protègent aussi ceux qui les portent contre l'inhalation de gouttelettes respiratoires de personnes infectées. Les motivations sociales et personnelles de votre population doivent être évaluées par le biais de recherches formatives, qui seront utilisées pour avoir une incidence sur le port du masque.

  • Utilisation du masque avec les niqabs : Un niqab est un vêtement, porté par certaines femmes musulmanes, qui couvre tout le visage, à l'exception des yeux. Il n'existe actuellement aucune directive mondiale sur la question de savoir si les niqabs pourraient réduire efficacement la transmission de la COVID-19. D'après ce que nous savons sur les masques en tissu, les niqabs sont probablement moins efficaces pour prévenir la transmission de la COVID-19 parce qu'ils sont composés d'une seule couche de tissu et qu'ils sont amples. En l'absence de directives mondiales, certains pays ont tenté de réglementer ou de promouvoir le port du masque avec les niqabs. Par exemple, dans le nord-ouest de la Syrie, le mécanisme de coordination a mené une enquête et a constaté que les gens ne savaient pas ce que les femmes portant le niqab devaient faire. Par conséquent, le mécanisme de coordination a décidé collectivement que les niqabs n'étaient pas aussi efficaces qu'un masque et a demandé donc aux femmes de porter des masques sous ou par-dessus leurs niqabs. Cela présente un réel défi. Le port d'un masque à l'extérieur d'un niqab peut être très inconfortable. Si les masques sont portés sous les niqabs, aucun contrôle n'est possible. Les décisions à ce sujet doivent finalement être prises après discussion entre les gouvernements et les acteurs chargés de la mise en œuvre. Pour une question comme celle-ci, il est essentiel que recommandations soient acceptées. Il est donc indispensable de consulter les femmes et leurs familles.

  • Inciter le port du masque chez les enfants : Bien que les enfants puissent contracter et transmettre la COVID-19, ils risquent moins d'être gravement malades que les adultes. C'est pourquoi l'OMS conseille aux enfants de plus de 5 ans de porter un masque ou de suivre les conseils spécifiques à votre région. Ce document de l'UNICEF et de l'OMS basé sur des faits réels donne des informations détaillées sur les conseils en matière de port du masque pour les enfants. Pour que les enfants portent correctement leurs masques, la taille est importante (par exemple, plus petits que les masques pour adultes). Ils doivent couvrir leur nez, leur bouche et leur menton sans aucun espace. Dans certains contextes, des directives peuvent être en place pour obliger les enfants à porter des masques à l'école. Cette boîte à outils donne des conseils pour que les enfants soient plus à l'aise avec le masque, notamment sous forme de jeux et en rendant leurs masques plus attrayants et plus agréables à porter. Pour encourager les enfants à porter le masque, il est possible qu'ils posent des questions sur le coronavirus à leur famille et aux enseignants. Il faut écouter ce qui les préoccupe et expliquer pourquoi le port d'un masque est important. Lorsque les enfants voient d'autres enfants et adultes porter un masque, cela peut normaliser le comportement. Si les enfants voient leurs personnages de dessins animés préférés porter un masque, il est fort probable qu'ils en feront de même.

Vous voulez en savoir plus sur les changements de comportement pour inciter à porter le masque ?

Notes de révision

Rédigé par : Anika Jain

Vérifié par : Peter Winch, Ben Tidwell, Penninah Mathenge, Jacqueline Knee

Article mis à jour le : 15/01/2021

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