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Quelques idées pratiques pour rendre les programmes de COVID-19 plus paritaires
Quelques idées pratiques pour rendre les programmes de COVID-19 plus paritaires
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Écrit par Sian White
Mis à jour il y a plus d’une semaine

Nous vous suggérons ci-dessous plusieurs mesures simples garantissant que votre programme de lutte contre la COVID-19 répond aux besoins des hommes, des femmes, des garçons et des filles de votre communauté.

Veillez à ce que les équipes de promoteurs de l'hygiène comprennent des femmes et des hommes. Il est important que les membres de la communauté puissent parler ouvertement aux promoteurs de l'hygiène et exprimer leurs inquiétudes. La mise en place d'équipes mixtes de promotion de l'hygiène peut être un moyen essentiel pour y parvenir. Si vous faites toujours de la promotion de l'hygiène de maison en maison, nous recommandons que les promoteurs de l'hygiène travaillent toujours par deux. Cela contribuera à maintenir la qualité tout au long de leur travail (car les deux intervenants peuvent échanger leurs commentaires) et c'est important en termes de protection. Par exemple, deux personnes sont peut-être plus à même de discuter des préoccupations qu'elles constatent au sein des familles visitées et d'y répondre.

Consultez les femmes, les hommes, les filles et les garçons. Pour être efficaces, les programmes d'hygiène doivent reposer sur une consultation permanente de la communauté. Cela peut être difficile à mettre en œuvre à l'heure actuelle, étant donné que les organisations sont invitées à minimiser les interactions en personne. Nous vous suggérons de mettre en place une série de mécanismes qui vous permettront de continuer votre action auprès des communautés à mesure que la crise progresse.

Prenez connaissance des services locaux de soutien aux femmes et aux familles. Assurez-vous que les promoteurs de l'hygiène disposent d'une liste des services disponibles aux alentours vers lesquels orienter les personnes. Il peut s'agir de services de santé mentale, de services de santé générale, de services de santé sexuelle et reproductive, de centres de refuge ou de services de protection pour les femmes, ou encore de programmes d'aide économique. Informez-vous auprès des organisations qui fournissent ces services afin de savoir comment elles se sont adaptées à l'épidémie de COVID-19. Lorsque ces services sont absents, faites valoir leur importance.

Mobilisez les organisations locales. Il y a des organisations et des réseaux locaux de soutien aux femmes presque partout. Il peut s'agir d'organisations de personnes handicapées ou de réseaux locaux d'aide aux personnes âgées. Ces groupes jouissent probablement de la confiance des communautés et peuvent aider vos organisations à adapter la programmation au contexte local. La collaboration avec ces groupes peut également contribuer à pérenniser certaines initiatives au-delà de l'épidémie.

Déterminez si votre programme de lutte contre la COVID-19 renforce les stéréotypes sexistes ou les remet en question. À l'heure actuelle, il est probable que la promotion de l'hygiène utilise beaucoup de supports de communication visuels et médiatiques. Leur conception doit être sensible à la dimension de genre. WaterAid a élaboré des conseils utiles sur les choses "À faire et à ne pas faire" pour la conception de supports sexospécifiques à l'heure actuelle. L'organisation suggère, par exemple, de veiller à l'équilibre entre les sexes dans les images et d'éviter les stéréotypes qui montrent les femmes et les filles comme seules responsables des pratiques d'hygiène à la maison. Il est important de veiller, pendant la présente période, à ce que les programmes d'hygiène n'engendrent pas une charge de travail déraisonnable pour les femmes et les filles. Les femmes et les filles utilisent souvent des sources d'information différentes de celles des hommes et des garçons. Il pourrait donc être utile d'utiliser une variété de canaux de diffusion pour être sûr de ne négliger personne. Par exemple, de nombreuses organisations utilisent la messagerie par téléphone portable pour atteindre les gens durant la lutte contre la COVID-19, mais les femmes ont beaucoup moins de probabilités que les hommes de posséder un téléphone portable.

Assurez-vous d'atteindre et de mobiliser efficacement les femmes, les filles, les hommes et les garçons. Lors du suivi de vos programmes, pensez à collecter des données ventilées par sexe pour vous assurer que vos programmes sont inclusifs. Par exemple, si vous avez mis en place une ligne d'assistance téléphonique, vous pouvez enregistrer des informations pour comparer le nombre d'hommes et de femmes qui appellent. Si vous effectuez des visites à domicile, vous pouvez noter avec quels membres du foyer vous vous êtes entretenu. Veillez également à mettre en place des mesures pour permettre un retour d'information de la part des communautés. Pour ce faire, vous devrez peut-être solliciter activement l'avis d'hommes, de femmes, de filles et de garçons. Pensez à inclure également les opinions d'autres groupes vulnérables tels que les minorités ethniques ou les personnes handicapées.

Aidez les femmes et les filles à employer des méthodes sûres de gestion de l'hygiène menstruelle (GHM). Vous pouvez prendre les mesures suivantes pour promouvoir l'accès aux produits et favoriser une GHM hygiénique. D'autres suggestions sont disponibles dans cette ressource de l'UNICEF et dans ce webinaire.

  • Si les protections hygiéniques sont disponibles en quantité limitée ou de façon sporadique dans votre environnement, envisagez d'en distribuer aux femmes et aux jeunes filles. Si vous décidez de le faire, soyez attentifs aux préférences personnelles variées liées aux produits de GHM et à l'effet que la distribution pourrait avoir sur les marchés. Pensez aussi à donner la priorité aux groupes de la communauté qui risquent le plus d'en manquer à cette période. Les professionnelles de santé, notamment, peuvent avoir du mal à gérer leurs menstruations de manière hygiénique étant donné leur charge de travail accrue et les mesures supplémentaires d'EPI qui sont en place.

  • Envisagez de placer des boîtes de produits de GHM d'urgence dans des endroits stratégiques tels que les centres de santé, les écoles (si elles sont encore ouvertes) et les marchés. Les gens peuvent se servir dans ces boîtes selon leurs besoins et faire des dons s'ils le peuvent.

  • Repérez les femmes et les filles isolées en raison de la COVID-19 et veillez à ce qu'elles aient tout ce dont elles ont besoin pour une GHM hygiénique en ce moment.

  • Si vous mettez en place des centres de soins temporaires pour la COVID-19, assurez-vous qu'ils sont adaptés aux femmes, accessibles à tous et toutes, et qu'il y a du savon, de l'eau et un moyen de jeter les protections hygiéniques en toute sécurité dans les toilettes. Il est également important de s'intéresser à cette question dans de nombreux établissements de santé existants où cela fait défaut.

Assurez la sécurité et l'accessibilité des points d'eau. Les femmes et les filles sont plus susceptibles d'être responsables de la collecte de l'eau. Dans de nombreuses régions du monde, cela signifie qu'elles doivent partir loin de la maison, faire la queue avec d'autres personnes et entrer en contact avec des surfaces potentiellement contaminées (par exemple les poignées des pompes). Des points d'eau plus sûrs et plus accessibles contribueraient à protéger les femmes et les filles. Réfléchissez à des mesures simples comme les suivantes :

  • Si les femmes mettent plus de 30 minutes à se rendre à un point d'eau, cela crée un risque de transmission et signifie que les familles n'ont probablement pas assez d'eau pour se laver régulièrement les mains. Voyez si vous pouvez financer vous-mêmes ou plaider pour obtenir des fonds afin d'augmenter l'approvisionnement en eau. Commencez par déterminer les "améliorations rapides" en réparant les points d'eau défectueux et en encourageant la collecte d'eau de pluie ou le stockage d'eaux de qualité différente dans la maison (par exemple, l'eau de surface ou l'eau non potable peut être utilisée sans danger pour le lavage des mains).

  • Instaurez des mesures de distanciation physique aux points d'eau fréquemment utilisés. Dans beaucoup de pays, les gens mettent en place une "file d'attente pour les bidons". Ils placent leur bidon dans la file d'attente derrière les autres et attendent leur tour. Ce type de système peut être optimisé pendant cette période afin que les gens n'aient pas à se tenir proches les uns des autres pendant qu'ils font la queue pour l'eau. On peut aussi utiliser des repères simples dans l'environnement physique pour rappeler aux gens de respecter une distance de 2 mètres entre eux. Les repères peuvent être peints sur du béton ou des pierres, ou on peut placer un petit morceau de bois en travers du chemin.

  • Installez des postes de lavage des mains aux points d'eau. Lorsque les gens utilisent des points d'eau, ils risquent de toucher des surfaces (comme les robinets ou les poignées des pompes) avec lesquelles d'autres personnes sont entrées en contact. Exiger que chacun se lave les mains avec du savon avant de toucher ces surfaces peut réduire la contamination.

  • Efforcez-vous d'utiliser l'épidémie de COVID-19 comme une occasion de redistribuer plus équitablement les responsabilités de la collecte d'eau entre les foyers et les communautés. Pour y parvenir, diffusez des messages qui s'adressent à tous, et pas seulement aux femmes, et travaillez avec les dirigeants locaux pour instaurer un changement à long terme.

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Notes de révision :

Auteur : Sian White
Vérifié par : Jane Wilbur, Bethany Caruso, Pryia Nat, Chelsea Huggett
Dernière mise à jour : 11/05/2020

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