En période de crise, les femmes et les filles peuvent être plus exposées à la violence sexuelle ou à la violence de leur partenaire intime.
On a constaté des taux accrus de violence lors d'épidémies et de catastrophes précédentes et parmi les personnes déplacées ou vivant dans des pays touchés par des situations d'urgence complexes. Par exemple, les examens systématiques ont estimé qu'une femme déplacée sur cinq subit des violences sexuelles. Et le chiffre réel est peut-être beaucoup plus élevé en raison de la stigmatisation et de la sous-déclaration. Les raisons de l'augmentation des taux de violence domestique sont notamment les suivantes :
Tensions accrues au sein du foyer. Elles peuvent être liées à des difficultés économiques, à un traumatisme (par exemple la perte d'un être cher) ou simplement au fait de passer de longues périodes enfermé au domicile.
Réduction du soutien. Les structures communautaires et les systèmes juridiques existants qui soutiennent habituellement les femmes et les filles pourraient être sous-financés et manquer de capacités, et donc s'affaiblir et devenir dysfonctionnels.
Il existe un risque accru de violence à l'égard des femmes et des filles dans des contextes où les systèmes de santé et l'État de droit sont fragiles et où les inégalités entre les sexes prédominent. Les femmes et les filles sont également plus exposées à la violence en raison d'autres aspects de leur identité. Par exemple, les femmes et les filles handicapées, ou appartenant à un groupe ethnique autochtone ou minoritaire, sont plus vulnérables face à l'exploitation et aux sévices sexuels. Les violences sexuelles et physiques envers les hommes et les garçons sont également susceptibles d'augmenter pendant les crises, mais elles ont été historiquement peu documentées.
La fermeture des écoles et des lieux de travail peut augmenter les risques d'exposition des adolescentes à différentes formes d'exploitation et de sévices sexuels, ainsi qu'au mariage précoce. Dans les endroits où l'eau est rare, les femmes et les filles sont parfois contraintes à des relations sexuelles tarifées pour obtenir suffisamment d'eau (voir cette vidéo pour plus d'informations sur ce sujet). Pendant l'épidémie de COVID-19, la demande en eau des familles augmentera afin de répondre aux besoins accrus en matière d'hygiène. Il est donc possible que cette situation renforce la vulnérabilité des femmes et des filles à cette forme de sévices.
Dans plusieurs pays, les professionnels de santé (en majorité des femmes) ont été la cible de violences, de sévices et d'ostracisme et ont été accusés de propager la COVID-19 dans les communautés. Les organisations et les initiatives qui interviennent sur le terrain devront peut-être réfléchir aux moyens d'atténuer les risques de violence à l'égard de ces professionnels sur le trajet entre leur domicile et le travail et remettre en question les idées fausses en dialoguant avec les communautés.
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Notes de révision :
Auteur : Sian White
Vérifié par : Jane Wilbur, Bethany Caruso, Pryia Nat, Chelsea Huggett
Dernière mise à jour : 11/05/2020